Cuba était déjà habitée vers 3500 av J.C par les Taínos, venus probablement d’Amérique du sud. . Après la " découverte " de Cuba en 1492 par l’expédition de Christophe Colomb, les espagnols envahissent Cuba prétextant la conversion au Christianisme. En fait, dès les premières années de la conquête, la recherche et l’exploitation de l’or et du cuivre a commencé. Déçus dans leur attente de richesse - la petite mine d’or fut vite épuisée - les conquistadores massacrent les Taínos. De 100 000 qu’ils étaient en 1512, 30 ans plus tard, ils ont pratiquement totalement disparus. Pour exploiter le sol riche en canne à sucre, les Espagnols font alors appel à des esclaves venus d’Afrique. Le premier convoi a lieu en 1524. Entre cette date et 1880 – date de l’abolition de l’esclavage à Cuba – les révoltes d’esclaves se succèderont. De 1540 à la fin du 16ème siècle, des milliers de ducats d’or, des pierres précieuses, de l’argent, ces richesses pillées au Mexique et en Amérique du sud, transitent par La Havane avant de gagner l’Espagne. Autant dire que le voyage est périlleux en raison des tempêtes en mer et des pirates embusqués. La Havane devient une plaque tournante du commerce fluvial. Vers la seconde moitié du 18ème siècle, le butin en mer se faisant plus maigre, la piraterie perd de son éclat. C’est l’époque de l’essor de la culture de la canne à sucre et par conséquent, du commerce du sucre. Cuba en devient le premier producteur mondial et s’enrichit. Son nom est associé au luxe et à la débauche. La Sainte Eglise n’est pas oubliée : elle possède environ 1/5 de l’île. Ainsi, la couronne d’Espagne, soutenue par le clergé, maintient fermement son emprise sur l’économie cubaine à travers la production du sucre et du tabac. Elle gouverne par l’Armée et par l’Eglise. Mais, ce monopole espagnol ne plaît pas du tout aux Anglais qui réclament la liberté du commerce. En 1762, La flotte anglaise met le siège devant La Havane. Au terme de 9 mois d’occupation, les Anglais rendent Cuba en échange de la Floride. En 1820, après l’arrivée sur le territoire cubain d’esclaves noirs, l’importation de chinois est commanditée par les cubains eux-mêmes afin d’éviter l’insurrection entre noirs et blancs sur l’île.


La première guerre d’indépendance

Carlos Manuel de Cespédes: Le 10 octobre 1868, Carlos Manuel de Cespédes, depuis son domaine sucrier, annonce la libération des esclaves et appelle ses compatriotes à se soulever contre le joug espagnol. Cette première guerre d’indépendance est aussi appelée la guerre des Mambis. Après 6 ans de lutte, Cespédes n’a plus qu’une poignée de partisans. En 1874, il est trahi et assassiné.

José Martí: José Martí fonde en 1892 le parti révolutionnaire cubain avec l’intention de libérer son pays et de trouver une solution économique. Son objectf principal est de maintenir un réseau de communication entre les exilés - ce qui a été le cas pour lui pendant la moitié de sa vie - et les forces révolutionnaires à Cuba. Pour ce faire, il organise des collectes de fonds auprès des travailleurs exilés aux Etats Unis pour financer les armes et les minutions. Il périt à la bataille en 1896. Les seconds envahisseurs : les Etats-unis En 1898, l’oeil fixé sur les problèmes cubains et sur leurs propres intérêts stratégiques et économiques, les Américains refusent de reconnaître les forces cubaines indépendantistes. N’oublions pas que les Etats-Unis début 1890, alors que le marché du sucre n’évolue plus, sont les seuls clients du sucre à Cuba. Jusqu’alors, un arrangement avait été conclu entre les Espagnols et les Américains : les Américains acceptaient une aide en hommes et en argent des Espagnols pour mener leur guerre d’indépendance et en contrepartie les Américains laissaient Cuba sous tutelle espagnole. Seulement, avec la mystérieuse explosion qui détruit le Maine, la guerre éclate entre les Etats-Unis et l’Espagne. Le combat est violent. L’Espagne se rend.Cuba est remise aux Etats-Unis. La nouvelle constitution de Cuba est rédigée à Washington, complétée par l’amendement Platt. Le couteau sous la gorge, menacé d’occupation prolongée, les cubains ne peuvent que s’incliner. L’égalité entre les noirs et les blancs n’est toujours pas respectée ; les noirs restent exclus au gouvernement. Les révoltes armées sont réprimées férocement par les troupes américaines de la base de Guantanamo.


La république bananière

Les hommes d’affaire américains se précipitent pour acheter des raffineries de sucre, des usines de cigares. Alors que le 20 mai 1902, un nouveau président cubain, Estrada Palma est élu, les casinos et les hôtels fleurissent et La Havane devient la capitale latino-américaine du jeu, de la prostitution et de la corruption. La révolution bolchévique fait inévitablement des adeptes parmi les étudiants cubains. En 1925, le premier parti marxiste-léniniste voit le jour. Mais, son chef est obligé de s’exiler au Mexique où il est d’ailleurs exécuté par les sbires du nouveau président cubain : Gerardo Machado. Machado exerce sur Cuba une dictature répressive et sanguinaire tout en laissant aux États-Unis la main mise sur la production de sucre, en empêchant l’île de diversifier ses cultures. En 1933, une grève nationale entraîne la chute de Machado. Un gouvernement provisoire est formé avec à sa tête un opposant, Antonio Guiteras Hólmes. Celui-ci est renversé au bout de 100 jours alors qu’il entreprenait des réformes radicales. Fulgencio Batista, sergent de l’armée cubaine et soutenu par l’ambassadeur américain prend le contrôle. Guiteras, qui continue à dénoncer l’impérialisme américain est assassiné. Pendant la seconde guerre mondiale, la corruption règne plus que jamais à Cuba. La mafia américaine est chez elle à La Havane. Alors que Batista perd les élections, un jeune avocat du nom de Fidel Castro fait beaucoup parler de lui. Néanmoins en 1952, Batista reprend le pouvoir lors d’un coup d’état.


Fidel Castro et la révolution socialiste

En 1953, Fidel Castro et 125 compagnons profitent d’un carnaval traditionnel pour attaquer la caserne. L’attaque échoue, mais elle a cependant poussé le mouvement d’une libération nationale. Fidel a droit à un procès public où il assure sa défense. Accusé, il sera libéré, mais exilé au Mexique où il rencontrera le médecin Ernesto " Che " Guevara. Ensemble, ils organisent les bases de la guérilla et projettent avec d’autres un retour à Cuba. La misère à Cuba pousse les habitants vers la guérilla. Ils se comptent bientôt par milliers. Les guérilleros appelés aussi les barbudos, créent des écoles, des hôpitaux, entreprennent des réformes agraires. Une grève générale est organisée en 1958 pour soutenir les barbudos. En juillet 1958, l’armée rebelle menée par Fidel, Che, Raúl, Cienfuegos, attaque le palais de Batista. Le 1er janvier 1959, Batista s’enfuit, emportant avec lui 40 millions de dollars du trésor public. Après 100 ans de luttes, la révolution cubaine a triomphé. Cuba devient la première nation socialiste de l’hémisphère américain. Dès son arrivée au pouvoir, le gouvernement révolutionnaire fait exécuter tous les collaborateurs à la dictature de Batista. Puis il commence des réformes spectaculaires : ? baisse des loyers de 50% ? les plages jusqu’alors fermées aux cubains sont ouvertes à tous. ? Les habitants des zones rurales peuvent passer la porte des hôtels de luxe de La Havane. ? Les grands propriétaires terriens se voient restreindre leurs biens. La terre est partagée entre les paysans. Ces mesures draconiennes envers la bourgeoisie vont favoriser son exode vers Miami. ? Les grandes industries appartenant aux compagnies étrangères sont nationalisées.Les Etats-Unis n’entendent pas se laisser faire. Ils suspendent tout achat de sucre. C’est ainsi que Cuba signe un traité avec l’URSS qui accepte d’acheter le quota des Américains. En octobre 1960, les Américains suspendent les relations diplomatiques avec Cuba et imposent un embargo économique sur l’île. La situation n’en reste pas là. Fidel déclare la révolution cubaine " socialiste ". Environ 1500 exilés de Miami reviennent à Cuba pour ce qu’ils espèrent être un soulèvement populaire. Malheureusement la plupart sont exécutés et tués parce que l’aide promise par le président Kennedy n’est jamais arrivée. En 1962, à la demande de Cuba, l’URSS déploie des missiles à ogive nucléaire en quantité suffisante pour menacer l’ordre mondial. La marine américaine riposte et encercle l’île, menaçant de bombarder. Les soviétiques, après avoir passé un accord avec les américains retirent leurs missiles à Cuba. Cuba poursuit son rêve utopique communiste. On construit de nouveaux hôpitaux et de nouvelles écoles. Le taux de mortalité infantile chutera entre 1967 et 1987 de 46.7 pour 1000 à 13.3. Aujourd’hui encore, il y a plus de médecins et de dentistes par habitants à Cuba que dans aucun autre pays d’Amérique latine. L’état crée diverses organisations officielles pour que le citoyen contribue au processus de construction du socialisme. Les CDR, comité de défense de la révolution, contrôlent les cartes de rationnement, les vaccins, campagne d’alphabétisation Néanmoins, 250 000 personnes quittent le pays. La presse d’opposition disparaît. Les menaces sur l’intégrité du pouvoir communiste ne sont pas tolérées.

Les années 80

Le début des années 80 a vu le retour progressif à une économie de marché. Les producteurs ont eu le droit pour la première fois depuis la révolution de vendre leurs produits directement aux consommateurs.


Géopolitique

13 avril 1960: Premier accord commercial cubano-soviétique.

19 octobre 1960 : les USA décrètent un embargo partiel sur le commerce avec Cuba

17 avril 1961 : Débarquement de 1 500 assaillants cubains pro-américains dans la baie des Cochons, tentative qui échoue lamentablement.

3 janvier 1961 : Cuba rompt ses relations diplomatiques avec les USA.

Du 22 au 28 octobre 1962 : des avions espions américains apportent la preuve photographique de la présence de rampes de lancement de fusées nucléaires soviétiques installées à 200 km de la Floride. Un bras de fer s'engage entre Kennedy et Khrouchtchev. Le monde retient son souffle, mais Khrouchtchev décide le retrait des fusées en échange de la promesse que Cuba ne sera pas attaquée et que le blocus sera levé.

Mise à jour le : 27/10/2002